La chapelle de Notre Dame de la Gardie

L'origine de la chapelle remonte à 1253.

Situé à un endroit stratégique, le poste de vigie a laissé place à un sanctuaire.

Le sanctuaire est situé sur le mamelon qui domine le village et la vallée de l'Orbiel.

Un grand parc abrite un chemin de croix et une chapelle.

A fleur de colline, l'esplanade est soutenue par une épaisse muraille sur le versant 'Montagne Noire'.

Pourquoi 'Notre Dame de la Gardie' ?
'Notre Dame', la vierge auquel ce lieu est dédié et 'Gardie' vient du mot 'vigie'.

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La 'vigie' fait place au sanctuaire

Cette hauteur stratégique, commandait les chemins du Minervois et du Cabardès, en relation avec l'oppidum de St Colombe. Elle était le lien indispensable au système de défense de l'époque, pour communiquer avec les Châteaux de Lastours et la Cité de Carcassonne.
Le bâtiment est modeste.

Le sanctuaire subira les affres de la guerre, en 1356 par le Prince Noir, puis en 1435 par Rodrigues De Villendras. Le village sera également pillé et incendié.
En 1540, Pierre des Saptes, propriétaire d'une manufacture de draps au moulin de la Torte, entame sa restauration. Une nouvelle chapelle est édifiée en 1633, c'est la partie la plus ancienne comprenant les trois premières travées.


La chapelle est vendue en 1790, comme bien national au citoyen Carles, qui agissait au nom de plusieurs propriétaires.
C'est une propriété privée dont la jouissance est concédée à l'église curiale de Conques pour l'exercice du culte catholique, apostolique et romain.

De 1820 à 1984, la chapelle et le parc seront agrandis. L'appui de la municipalité en 1955 permettra l'éclairage et la sonorisation de la chapelle.


Reliques et statues
La chapelle comprend une nef de six travées. En face l'entrée principale, un autel referme les saintes reliques de Sainte Flavie.

Sur les côtés, deux niches abritent une vierge sculptée en granit du XIVe siècle, l'autre et la statue vénérée de N.D. de la Gardie, datée du XVIe siècle.

L'abside restaurée en 1893 a permis d'agrandir le sanctuaire, construire les deux transepts et le chœur. L'église mesure 25 m de long sur 8 m de large.


Un lieu de pèlerinage
Les pèlerinages de Conques et du Cabardès étaient célébrés jadis le 15 août à Notre Dame de la Gardie. De tout temps ils ont eu lieu, y compris pendant la révolution.

Les pèlerinages de 1347, 1348, 1361 permettront aux pèlerins de prier pour la fin des épidémies, la guerre de Cent Ans en 1470 ou la terrible épidémie de peste de 1514.

La boutique de la chapelle vendait aux pèlerins des médailles à l'effigie de la Vierge, des cartes postales du site, ainsi qu'un livret retraçant l'histoire de ce sanctuaire.

Aujourd'hui, la chapelle a été déclarée mariale par l'Evêque, les mariages ne peuvent plus s'y célébrer, dommage.
Les offices y sont célébrés le dimanche de Rameaux, le dernier dimanche de Mai, le 15 août, et le dernier dimanche de septembre.

Sources : livret de ND La Gardie, archives départementales.

Jean Privas, l'ermite de Notre Dame de la Gardie

A la fin du Moyen Âge, le côté matériel de la chapelle était assuré par des marguilliers (personnes ayant en charge de recevoir les aumônes, qui servaient d'aide au sacristain, nommaient et révoquaient les chantres, les bedeaux…).
La garde et l'entretien étaient confiés à des ermites.

Mais qui étaient les ermites ?
Des croyants décidés à quitter le monde pour vivre en solitaire dans des lieux isolés et se consacrer à l'ascèse et à la prière.

C'est à partir du XIXe siècle que les ermites se rapprochent des lieux de culte. Gardiens de chapelles, ils bénéficient de logements modestes, font pénitence et refusent le confort

Peu de traces de ces ermites qui se sont succédé entre le XIVe et XIXe siècle. Le plus célèbre, Jean Privas, a été l'un d'eux.
Né à Montauban, il a consacré 50 ans de sa vie à la chapelle de Notre-Dame de La Gardie.

Il résidait à côté de la chapelle dans deux pièces dont l'une a servi plus tard pour la vente de médailles et cartes postales.
L'ermite avait également à sa disposition un jardin qui existe encore de nos jours, entouré d'un mur de pierre de plus de 3 m, avec un puits creusé dans le roc.

Jean Privas est décédé en décembre 1708 et inhumé l'année suivante à Notre-Dame de la Gardie à l'entrée de la porte de la chapelle, dans une sépulture qu'il avait faite lui-même avec la permission de l'évêque.

Vous pouvez retrouver en détail toute l'histoire de la chapelle de Notre-Dame de La Gardie dans l'excellent ouvrage d'André Guilhem.



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L'entrée du logement s'effectuait par la dernière porte à gauche